Quel est l’intérêt pour une thérapeute de partager son état d’âme, son intimité ? Aucun selon moi. Là où se trouve l’utilité, c’est peut-être dans les réponses et les pistes de solution qu’il offre. J’ai donc décidé de livrer cette expérience avec humilité. Puisse-t-elle soutenir et éclairer celles et ceux qui pour le moment souffrent d’isolement et de solitude.
Ce matin, suite aux nouvelles mesures gouvernementales, je traversais des émotions inconfortables. Que faire ? Ruminer et laisser ces agitations prendre toute la place et polluer ma journée ? J’ai enfilé ma paire de baskets et ai été dans la forêt. Seule. Pas si seule que ça en fait. La nature est peuplée. La nature est énergie. J’y ai observé la vie tantôt paisible tantôt sauvage. Le vent, la luminosité, le bruit discret des oiseaux, le son des pas qui foulent le sol, le camaïeu verdoyant des feuilles et la diversité des arbres ont pris le pouvoir sur mon mental agité. J’étais « a-paix-sée ».
Arrêtons-nous un instant sur les acteurs principaux de la forêt : les arbres.
J’en ai approché un. Son tronc était élancé et discret. Je me suis ancrée, connectée à ses racines et ai pris un peu de sa force. J’ai suivi mon élan - j'ai tout de même vérifié que personne n’était dans les parages, le jugement de l’autre, même si je le travaille reste néanmoins encore un peu présent – et je l’ai enlacé.
Nous nous sommes étreints.
J’ai laissé mon imagination prendre la place nécessaire pour visualiser les racines de l’arbre rejoindre mes propres racines, ses bras m’entourer avec tendresse et soutien.
C’était exactement ce dont j’avais besoin : un soutien physique, concret, sensuel.
Pas de mots.
Du contact.
La journée a pris une autre direction que celle des doutes et du découragement. Cette expérience me conforte dans la puissance de la Nature et la force de résilience qu’elle nous offre et surtout, sa gratuité.
Ne t’en prive pas.
« Celui qui est maître de lui-même est plus puissant que celui qui est maître du monde » Bouddha
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